AFFICHE_U.N.C.L.E.
Sortie le 14/08/2015
De : Guy Ritchie
Avec : Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander…
Aventure, Espionnage, Comédie
Disponible en DVD, Blu-Ray, VOD à partir du 22/01/2015

Vu en avant-première, j’ai pressenti pour Agents très spéciaux un joli succès, et je ne crois pas m’être trompé.Absent de derrière la caméra depuis 2011 et l’excellent Sherlock Holmes 2 – jeu d’ombres, Guy Ritchie, le Britannique à la filmographie atypique et à l’humour décapant dopé aux hormones (au hasard, les Sherlock Holmes, SNATCH et Arnaques crimes et botaniques ou encore le bien barré Rock’N’rolla) nous revient dans un univers totalement différent avec Codename U.N.C.L.E.

Cette semi-parodie de film d’espionnage vintage nous sert une aventure délicieusement rétro, avec une petite touche de James Bond et une grosse louche d’humour à l’anglaise vraiment pas désagréable.

Agents très spéciaux – Codename U.N.C.L.E. nous emmène donc en pleine guerre froide, à la fin des années 60,
On y retrouve … « cow-boy » … un agent américain qui se voit charger d’extrader une jeune Allemande coincée du côté soviétique du mur de Berlin. La mission se complique quand … « péril rouge »… un agent russe s’en mêle et cherche à récupérer l’Allemande. Cependant ce que les deux agents ignorent, c’est que la cible détient des informations capitales sur un chercheur allemand qui se serait allié à un mystérieux ennemi commun alors qu’il détient les secrets de l’arme nucléaire. Devant une telle menace, et surtout sous les ordres de leurs supérieurs, les 2 agents récalcitrants vont devoir s’allier bon gré mal gré pour contrer cette menace, et infiltrer une richissime famille en Italie.

THE MAN FROM U.N.C.L.E.

Le scénario, s’il est peu original dans les grandes lignes, nous tient tout de même sans mal en haleine tout au long des deux heures grâce à un cocktail assez chic d’humour et d’action très savamment dosé et grâce à quelques retournements de situations bien sentis. Les scènes s’enchainent sans temps morts, et les scènes sans séquences d’actions ne cassent pas le rythme grâce aux dialogues faussement nonchalants cachant en fait une complexité d’écriture savoureuse. Si l’univers se veut bien plus propret que les autres films suscités du réalisateur, il ne démérite pas dans l’exercice en faisant de cette distinction limite hautaine (au second degré toujours) une des caractéristiques de son film

Guy Ritchie apporte nécessairement sa touche au montage avec des effets très caractéristique, même s’ils sont moins marqués que dans les excellents Sherlock Holmes.
Cela se traduit donc par un montage digne d’une bande-annonce de 2 heures, très dynamique et renforcée à grands coups de superpositions de scènes en écran splitté. Les effets spéciaux sont discrets et bien mis en scène,  ici pas de CGI (image de synthèse)  qui tache, juste quelques explosions à l’ancienne bien senties. Les fusillades sont relativement bien chorégraphiées et dans le plus pur style sixties. Et le film culmine lors d’une scène de poursuite tirant encore une fois parti, pour le meilleur, de la rivalité des deux espions.Cependant ne vous attendez pas à trouver un film d’espionnage typé grosse action à l’image de Mission Impossible 5 : Agents très spéciaux distille aussi bien son rythme que son humour, et malgré le punch de ses situations, il se veut aussi flegmatique que son « cow-boy » de héros, rajoutant encore un point à son ambiance travaillée.

L’image quant à elle, magnifiée par une direction photographique certes clichée et kitch, est impeccable et a également le mérite de nous faire voyager un peu, même si la grande partie des scènes se passent en Italie, on découvre ce pays voisin via de très jolis plans qui profitent bien de l’effet carte postale des lieux.

Les personnages dégagent un je-ne-sais-quoi de très attachant, surement dû à leur côté humoristique involontaire, leur grande classe vestimentaire (ce n’est pas une blague, James Bond a du souci à se faire) et leur air renfrogné.

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D’ailleurs côté casting nous avons le droit à une belle brochette de « jeunes » acteurs assez peu connus (pour ma part) exception faite de Henry « Man of steel » Cavill et de Hugh Grant.
Chacun joue très très bien son rôle, et cela fait longtemps que je n’avais pas vu d’acteurs aussi à l’aise !
Pas de sur jeux dans l’humour, pas de passion faussement appuyée. On se trouve face à un jeu assez riche, très drôle, mais très naturel et jamais dans l’excès. Armie Hammer est une jolie découverte et nous le retrouverons surement prochainement dans d’autres productions tant il est parfait dans le rôle du « dur à cuir sur la réserve, mais un peu sensible quand même ». A l’opposé Henry Cavill joue le parfait jeune dandy, beau gosse, très (trop) sûr de lui, leader autoproclamé, mais au passé mystérieux.
Entre ces deux énergumènes évoluent une nouvelle tête : Alicia Vikander (déjà appréciée cette année entre autres dans le renversant Ex_Machina) ainsi qu’une galerie de personnage tous aussi déluré les uns que les autres, du savant fou psychopathe à la machiavélique femme fatale. Si la profondeur des personnages est vraiment limitée, leur côté haut en couleur fait passer la pilule sans trop de problèmes.

La bande-son qui nous suit tout au long de ses deux heures d’opérations se veut raffinée et bien old school, mais très pop dynamique, rajoutant encore un peu de cachet au film qui se montre vraiment pointilleux sur l’immersion dans le passé.

DSC_6513.dngAu final la seule ficelle grosse comme un camion qui détonne un peu est l’annonce cash et quelque peu présomptueuse d’un Codename U.N.C.L.E. n° 2 lors de la dernière scène… mais il sera accueilli avec grand plaisir ! Donc l’un dans l’autre…

Ajoutons à cela la légère faiblesse de l’écriture, autant pour le scénario que pour les personnages, et un petit côté lèche-botte américain (pour être poli) étonnant pour un Britannique, histoire de trouver quelque chose à redire.

Mais je ne vois finalement quasiment des bons points à ce film que je recommande fortement pour sa touche rétro comique diablement irrésistible,

Encore disponible dans quelques salles sombres je vous conseille de foncer, mais vous pourrez également le découvrir bien au chaud dans votre canapé à partir du 22 janvier 2015 lors de sa sortie en DVD et Blu-Ray.