Depuis près de deux décennies, l’éditeur Panini Comics publie des recueils assez exhaustifs appelés « Intégrales » de divers titres Marvel ainsi que plusieurs titres de la maison des idées. Si les titres en kiosques sont depuis juillet retirés de ces dits kiosques ils sont disponibles dans une nouvelle formule dans les librairies et point Relay.

En librairies, donc, depuis l’apparition des Intégrales « X-Men » et « Spider-Man » on voit fleurir au cours des ans d’autres titres.

L’actualité cinématographique ou télévisuelle joue pour beaucoup dans le choix des titres de cette collection.

Ainsi on voit « Iron-Man », « Captain America », « Thor », « Avengers », « Docteur Strange » et même « Fantastic Four ».

Quand « les Gardiens de la Galaxie » arrivent sur les écrans, Panini en profite pour faire découvrir l’équipe originale que les plus anciens ont vue dans la mythique revue Titans, l’une des publications du légendaire éditeur lyonnais LUG. Les séries Netflix « Iron Fist » et « Defenders » ont conduit à l’édition des intégrales de ces héros. En juin dernier Panini annonce sur les réseaux sociaux deux nouvelles intégrales pour la fin d’année en ne mentionnant qu’il s’agit d’un super héros new-yorkais pour le premier titre et un autre qui vit beaucoup plus loin pour le second. La série Netflix « Luke Cage » aurait-elle incité l’éditeur italo-français à se lancer dans une intégrale ? L’arrivée imminente sur les grands écrans de « Captain Marvel » nous laisserait-elle présager d’une intégrale du héros cosmique … ou au moins de « Miss Marvel » ? Le choix le plus curieux est sans nul doute l’annonce début juillet de l’édition de l’intégrale « Planète des Singes » reprenant le mythique magazine en noir et blanc des années soixante-dix que l’on a partiellement connu en France à l’époque.

Il est donc tout naturel de retrouver régulièrement ces albums conséquents.

Avec le nouveau volume de « Iron Fist », on continue de nous plonger dans des aventures de Danny Rand, milliardaire ayant passé son enfance dans les montagnes de l’Himalaya, ayant été formé aux arts martiaux et ayant conquis le pouvoir du point de fer. Dans ses pérégrinations, Iron Fist fait face à de redoutables adversaires tels que Radion, l’homme atomique, Angar le Cri qui peut rendre complètement fou quiconque entend sa voix qui les plongent dans des hallucinations psychédéliques. Il combat également les puissants démolisseurs qui tiennent leurs forces de Loki d’Asgard. Il s’associe à Captain America après l’avoir combattu. Il se fighte les X-Men suite à un quiproquo avec Wolverine. Puis finalement relève son plus grand défi face à Serpent d’acier qui lui ravit son poing de fer. Seuls Spider-Man et les Filles du Dragon (Misty Knight et Coleen Wing) permettront à Iron Fist de reconquérir ses pouvoirs. Orchestrées par le légendaire duo Chris Claremont et John Byrne les aventures de Danny Rand bénéficient d’un scénario complexe avec deux intrigues fil rouge. L’une voit sa conclusion ici avec un double épisode de « Marvel Team Up » avec Spider-Man et Les Filles du Dragon. L’autre, quant à elle, voit son dénouement dans la série « Power Man » que Claremont et Byrne produisent en parallèle ainsi que « X-Men ». Ces trois séries sont subtilement interconnectées. Si en France on ne pouvait réellement suivre en temps réel ces intrigues, c’est que ces trois titres n’étaient pas publiés en même temps et surtout chez des éditeurs différents. Cette intégrale « Iron Fist » est le centre d’intrigues qui se concluent alors dans la tant espérée intégrale « Power Man » (si elle voit le jour, il faudra néanmoins attendre le quatrième tome pour la lire) tout en ayant une connexion avec l’intégrale « X-Men » 1977-1979 où l’on comprend pourquoi dans « Iron Fist », Wolverine porte un costume tout à fait inhabituel. C’est avec ce duo Claremont Byrne que l’on découvre pour la toute première fois un personnage qui va devenir emblématique dans l’univers Marvel et surtout pour Wolverine. En effet c’est dans ces pages d’ « Iron Fist » que Dent de Sabre fait ses débuts.

Avec un deuxième tome consacré aux Inhumains, Panini continue de nous emmener dans des aventures hors normes. Mais les histoires sont relativement décousues et les héros se voient alors ballotés dans des scénarios plutôt simples. Pourtant certaines intrigues nous permettent de voir les Inhumains face au Briseur d’Etoiles, un Kree. Rappelons que ce sont les krees, race extraterrestre, qui ont créés les Inhumains à partir d’une manipulation génétique sur les homo sapiens de la préhistoire. Flèche Noire et son peuple cherche alors dans l’espace une réponse qu’ils ne trouvent finalement pas et reviennent sur Terre de manière assez brutale. Après un combat titanesque face à Hulk, les Inhumains se retrouvent aux côtés de Captain Marvel puis des Quatre Fantastiques avec qui ils vainquent l’énigmatique Sphinx. Les Inhumains cherchant un endroit où construire la nouvelle Attilan font alors la connaissance des Eternels qui les aident dans cette quête. Si les histoires ont tendance à être quelque peu confuses, c’est surtout dû à la présence de plusieurs scénaristes qui se succèdent et qui ne tiennent pas trop compte des épisodes qui les précèdent. Il faut bien admettre qu’avec des noms comme Doug Moench, Marv Wolfman, Peter Gillis, Scott Edelman et Mary Jo Duffy, on ne peut que lire des histoires relativement indépendantes les unes des autres. Côté dessins, on est ravi de voir l’un des premiers travaux de George Perez. Ajoutez à cela quelques épisodes signés Gil Kane et on ne peut qu’être ravi. Les épisodes de Captain Marvel ou des Fantastiques nous permettent de voir les dessins d’Al Milgrom ou encore de Bob Hall et Keith Pollard. Volume sympa qui est une véritable récréation au milieu de lectures plus complexes.

Comme pour toute autre intégrale de Panini, les couleurs sont surtout rehaussées par le papier glacé sur lequel sont imprimés les épisodes de ces séries.

On aime ou on n’aime pas, mais ces couleurs ont un côté flashy qui parfois sert à l’action de certaines pages. Ces couleurs criardes et le format permettent alors de redécouvrir des épisodes que les anciens considèrent comme mythiques.



Depuis maintenant quelques années, Hachette s’est lancé dans la publication de deux collections Marvel. Ainsi on retrouve en kiosque (quand ceux-ci veulent bien les faire venir – çà c’est un autre débat) une collection à couverture rouge « Le Meilleur des Super Héros Marvel », et une à couverture noire « Marvel, la Collection de Référence ». Si dans la première on retrouve nombre de sagas mythiques, elles ont tendance à être relativement récentes. Dans la seconde en revanche, on trouve certes des runs tout aussi récents, mais on a le plaisir de découvrir de nombreuses séries anciennes. Ainsi on a pu découvrir par exemple « Warlock ». Cette collection nous permet donc de découvrir, ou redécouvrir pour les plus anciens d’entre nous, des titres et des héros que l’on aurait pu oubliés. L’un des derniers volumes parus nous plonge dans les premiers numéros de titres ayant fait leurs premiers pas dans les années soixante-dix. Le volume s’ouvre sur l’origine de « Warlock ». Je ne parle pas de sa naissance dans les pages de Fantastic Four par Stan Lee et Jack Kirby. J’évoque ici son évolution en devenant Adam Warlock et en recevant le joyau de l’âme de la main du Maître de l’Evolution avant que le héros doré n’atterrisse sur la Contre-Terre crée par ce même Maître de l’Evolution. Ecrit par Roy Thomas et dessiné par Gil Kane, cet épisode est un must et qui demande vraiment une suite en VF. Parue en noir et blanc dans les pages du Pocket « Etranges Aventures » cette saga n’a jamais été rééditée depuis. C’est d’ailleurs la même chose pour « Ghost Rider » de Gary Friedrich et Mike Ploog qui n’a jamais été republié depuis son apparition en noir et blanc dans les pages du même pocket « Etranges Aventures ». On y retrouve « Iron Fist » avec les deux premiers épisodes que l’on a découverts dans Strange mais également l’année dernière dans le premier volume de l’intégrale qui lui est consacré. Les fans seront ravis de voir la toute première apparition de Wolverine dans les pages de l’ « Incroyable Hulk ». Le mutant griffu y faisait ses premières armes. Cet épisode devenu légendaire n’avait lui aussi jamais été réédité depuis l’album « Gamma » « Le Mailon Manquant ». D’autres séries qui n’ont jamais été republiées sont ici de retour. Ainsi on découvre les origines du « Nova » terrien Richard Rider grâce à Marv Wolfman et Sal Buscema ainsi que celles de Spider-Woman par Archie Goodwin et également Sal Buscema. Ces deux titres ayant été dans la revue « Nova » de l’éditeur LUG. C’est sous la plume de Chris Claremont et Herb Trimpe que « Captain Britain » fait son entrée sans oublier l’apparition de « Miss Hulk » de Stan Lee et Big John Buscema. Tous ces titres des années soixante-dix sont de nouveau disponibles grâce à ce volume très particulier qui en réunit les premiers épisodes. Mais si tous ceux que je viens de citer était parus en France à l’époque que ce soit chez LUG ou Artima, ce n’est pas le cas du premier épisode de « Hero for Hire » la série qui met en scène un certain Luke Cage. Si la série était éditée en noir et blanc dans le pocket « L’inattendu » elle ne débuta qu’avec le deuxième épisode, laissant ainsi le premier complètement inédit en France jusqu’à maintenant. Nous découvrons enfin les origines de Luke Cage, héros à louer et futur « Power Man ».

L’autre volume intéressant dans cette Collection de Référence Marvel chez Hachette est sans nul doute celui consacré au Cyborg « Deathlok ». Cette série crée en 1974 par Doug Moench et Rich Buckler, nous plonge dans un futur post apocalyptique en 1990. Le héros est ramené d’entre les morts par le major Ryker qui en fait un cyborg. Voulant l’utiliser comme arme exterminatrice, il sera néanmoins confronté à lui. Luther Manning devenu alors Deathlok va peu à peu retrouver ses souvenirs et se retourner contre ceux qui l’ont reconstruit et qui veulent l’utiliser pour tuer des personnes ciblées. Si le concept est inspiré de « L’homme le plus doué du monde » roman de 1879 écrit par Edward Page, il finira par influencer d’autres auteurs et néanmoins au cinéma avec par exemple « Terminator » ou encore « Atomic Cyborg ». Tout d’abord sortie en noir et blanc dans les pages du pocket « Frankenstein » sous le titre « Cyberman », la série Deathlok est hors continuité jusqu’à ce qu’un épisode de « Marvel Team Up » mette le héros cybernétique aux côtés d’un Spider-Man perdu dans le temps. Avec ce volume chez Hachette on replonge en couleurs cette fois dans les aventures assez violentes de Deathlok.

Contrairement aux intégrales Panini, les volumes Hachette ne sont pas imprimés sur du papier glacé. Étant prévu pour le marché kiosque, ils sont alors conçus pour un prix plus abordable. Ainsi le papier utilisé est plus ordinaire et les couleurs, bien que bien claires et nettes ne sont pas aussi claquantes que celles des intégrales. Heureusement la qualité est au rendez-vous ce qui fait de cette collection un must have.

Dans le volume Hachette la Collection de Référence Marvel consacré aux premiers numéros de titres des 70’s on trouve l’inédit « Hero For Hire » qui met en scène Luke Cage. Netflix a mis en ligne en juin dernier la deuxième saison de la série consacrée au super héros de Harlem. Chaque épisode est alors mis en boite par un réalisateur différent. On a alors la surprise de voir que le premier épisode a été réalisé par l’actrice … Lucy Liu. Si elle a été starisée grâce à la série « Ally McBeal » et tout récemment « Elementary », Lucy Liu a joué dans de nombreuses autres séries ainsi que dans plusieurs films. Mais elle est également passée derrière la caméra en réalisant des épisodes d’ « Elementary » ainsi qu’un épisode de « Graceland ».

Comme quoi, le monde a beau être vaste, l’univers a beau être immense, tout se recoupe.