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James Bond 007 Casino Royale
Sortie le 22/11/2006
De : Martin Campbell
Avec : Daniel Craig, Eva Green, Mads Mikkelsen…
Espionnage, Action, Drame
Disponible en DVD, Blu-Ray, VOD.
A l’occasion de la sortie mondiale de Spectre, le nouveau James Bond, et pour la réédition en boitiers steelbook d’une partie des films de la saga culte de l’espion au service de Sa Majesté, j’ai décidé de vous parler ce mois-ci de Casino Royale, 1re incursion de Daniel Craig dans le costume sur mesure, et 1re mission du célèbre double zéro.

Après 8 ans de loyaux services auprès de Sa Majesté et 4 films explosifs dont le mémorable Goldeneye, Pierce Brosnan cède sa place à Daniel Craig, changement de style radical, en passant du dandy mesuré et rieur au sombre et rugueux castagneur. 1er James Bond blond, 1er James Bond sans gadget… Daniel Craig aura essuyé beaucoup de critiques de fans avant de se faire une place dans leur cœur.

Casino Royale signe le retour de Martin Campbell à la caméra qui reprend son siège après… Goldeneye, à croire que le réalisateur se spécialise dans l’introduction des nouveaux acteurs de la saga.

Venant d’acquérir son statut de 00 (double zéro), James Bond piste des fabricants de bombes à Madagascar qui le mèneront sur les traces du Chiffre au Monténégro, un puissant homme d’affaires qui surveille le patrimoine de terroristes mondiaux. La 1re mission de l’agent britannique consiste alors à participer sous couverture à un tournoi de poker au Casino Royale afin de mettre à genoux le Chiffre pour l’obliger à se dévoiler. Une mission qui confrontera l’espion trop sûr de lui à d’énormes sacrifices.

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Le synopsis nous emmène donc dans des sphères dépassant le « simple » terrorisme, et remastérisant la première aventure de Bond, publiée en 1953 et déjà adaptée à l’écran en 1967 (mais ayant subi de très grandes largesses de scénario dans ce qui sera une semi-parodie). Entre affaires financière, survol (léger) d’enjeux boursiers, spécificités du poker, romance dramatique (de qualité ! c’est à souligner) et introduction des procédures du MI6, Casino Royale nous sert un scénario qualitatif et réfléchi.

Le scénario accouche donc d’un très intéressant mélange de scènes au calme apparent cachant une tension palpable, et de scènes d’actions coup de poing ou la violence des coups surprend par rapport aux anciennes productions ayant mise en scène l’agent.

Les cascades sont impressionnantes de réalismes, en particulier grâce au fait que les effets spéciaux soient réels et non d’image de synthèse (comme l’étaient ceux de Codename U.N.C.L.E. objet de ma dernière critique ici).
Daniel Craig réalise d’ailleurs une grande partie des combats lui-même, dont il a même gardé quelques cicatrices et dents cassées.
Les décors sont riches en détail, et la cohérence de l’ensemble colle parfaitement à l’image chic et élitiste de 007.

Film James Bond oblige, le voyage guette, et les caméras nous transportent parmi de nombreux paysages, de l’austère Londres au centre de Venise et ses jolis canaux, en passants par les plages ensoleillées des Bahamas, Prague, ou encore de magnifiques paysages du lac de Côme. La direction photographique du long métrage est parfaite et nous éblouit, quel que soit le lieu de l’action.


En revanche un point sur la qualité d’image de ce Blu-Ray : si le film se veut très granuleux, apportant une touche old-school très certainement voulue pour rappeler la 1ere mission de Bond comme un flashback, l’image défaille par moment avec des plans larges relativement peu nets, ce qui surprend pour un film de ce niveau d’exigence, et détonne avec la remasterisation de certains autres Blu-Ray, qui peut se montrer parfois impressionnante.

Le casting de ce « reboot » conserve quelques têtes connues comme l’emblématique Judy Dench qui incarne la mythique M depuis désormais 5 longs métrages (sur 7 avec les 2 films suivants), et se montre toujours aussi douée en patronne froide, mais maternelle.

Pas de Q en revanche puisque, chose qui à désemparer de nombreux fans : 007 se passe cette fois de gadget.

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James Bond lui est donc joué dans ce nouvel opus par Daniel Craig, un James Bond blond donc, aux yeux bleus perçants. Il incarne un agent plus jeune qu’à l’accoutumée (38ans lors de ce film), fougueux, bagarreur, sûr de lui, mais déjà quelque peu désabusé sur son métier et le sort auquel il le mènera, et Craig incarne à la perfection ce nouveau visage plus brutal du mythe britannique et n’en est pas moins classe, et porte très bien le costume sur mesure.
Violent, piquant, cynique, stylé, profond, Daniel Craig a tout du parfait double zéro moderne.

À ses côtés 2 James Bond Girls évoluent en eaux troubles :
La 1re Caterina Murino incarne Solange, l’épouse du terroriste Dimitrios, joué par le français Simon Abkarian. Femme fatale, marié à un homme dangereux, elle incarne bien la « femme jetable » que Bond à l’habitude de charmer puis d’abandonner (féministes, bien le bonjour).
La seconde, la magnétique et mystérieuse Vesper Lynd, incarnée à l’écran par l’exotique Française Eva Green, représente la 1re « vrai » James Bond Girl, inaccessible, dédaigneuse, mais très touchante, Eva Green signe ici un des rôles les plus marquants qu’elle ait eu à jouer, et se sort très bien et avec beaucoup de style de l’exercice.

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Enfin, outre Simon Abkarian suscité, l’antagoniste principal – le chiffre – est incarné par Mads Mikkelsen, le géant danois aperçu depuis dans Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising ou encore dans la série Hannibal consacrée au psychiatre cannibale homonyme. Une filmographie à faire froid dans le dos donc, propulsée en grande partie par ce rôle du chiffre, pointure du terrorisme financier.

Enfin coté bande-son, là encore le film se veut pointilleux avec des choix classiques, mais parfaitement adaptés à l’action, très discrètes dans les scènes calmes et dans celles sous-tensions, grondantes dans les scènes d’actions tirants sur le dramatique.

Outre la musique accompagnant l’action, la saga James Bond est également renommée pour ses génériques d’ouverture.
Ici on retrouve Chris Cornell ancien des groupes Audioslave et Soundgarden. Il nous livre ici un thème très rock teinté de pop mélancolique qui se marie avec dynamisme à un des plus beaux (selon moi) génériques de James Bond.

Enfin, le son issu du Blu-Ray, un 5.1 DTS pour la VF et 5.1 Dolby HD pour la VO contente parfaitement mes attentes.

Voilà donc, un démarrage en grande pompe pour ce nouveau James Bond ! Un très bon James Bond (le meilleur acteur pour moi, mea culpa les fans) et un excellent film. Je conseille à ceux qui auront le temps de se replonger dans Casino Royale, mais également dans Quantum of Solace et Skyfall avant de découvrir Spectre qui en est la suite directe.