Le monde du comics et des super héros a été secoué le 12 novembre dernier par la triste nouvelle qui tombe alors : « Stan Lee, père de nombre de super héros Marvel est mort à l’âge de 95 ans. » Sa santé précaire depuis le début 2018 des suites d’une pneumonie s’est dégradée tout au long des mois. Hospitalisé en urgence, il décède le 12 novembre 2018. Panini Comics lui avait rendu un hommage en septembre dernier avec la parution de « Marvel Treasury Edition » regroupant en un immense volume plusieurs de ses créations les plus marquantes depuis « les Quatre Fantastiques » jusqu’à « Daredevil » en passant par « Silver Surfer » sans oublier quelques pépites inédites en France datant des années quarante et cinquante. Nous allons à travers cet ouvrage rendre hommage à notre tour à celui qui a bâti tout un univers.

En plus des éditions intégrales de séries phares de la Marvel, Panini Comics édite également divers albums regroupant quelques titres récents relativement marquants. Mais parfois certaines éditions sortent du lot. On voit de temps en temps émerger quelques Omnibus regroupant l’intégralité d’une série ou d’un auteur, on voit également des rééditions de mini séries qui ont marqué le lectorat. Des dates anniversaires sont également prétextes à des sorties exceptionnelles. On voit alors surgir des titres comme « Marvels », « Silver Surfer », la trilogie « Earth X » ou encore « les Eternels ». Cette année, l’éditeur italo-français rend hommage au créateur de l’univers Marvel avec « Marvel Treasury Edition », un livre hors norme comme l’a été « King Size » de Jack Kirby.

Mais avant de vous parler de ce livre, évoquons donc un peu l’œuvre de Stan Lee … ou plutôt survolons quelque peu sa carrière car si on devait l’explorer plus en détail, nous n’aurions pas assez de temps.

Stanley Martin Lieber né en 1922 à Manhattan en plein cœur de New York dans l’appartement de ses parents, immigrés juifs roumains. Son père tailleur travaille tant bien que mal pendant la « Grande Dépression », cette grande crise économique qui frappe les USA et le monde entier. Il partage sa chambre avec son jeune frère Larry Lieber avec qui il partage une passion pour les livres et le cinéma notamment les films avec Errol Flynn. Tous deux s’amusent à recréer les scènes en jouant ensemble. Pendant ses années collège et lycée dans le Bronx, il commence à écrire de petites histoires et rêve d’écrire « le plus grand roman américain jamais publié ». Il commence professionnellement à écrire la nécrologie de personnalités pour divers journaux ainsi que quelques articles par ci par là. Mais comme il faut bien vivre, il fait plusieurs petits boulots en livrant des sandwiches au Rockefeller Center, il est assistant de bureau et plein d’autres choses jusqu’à vendre des souscriptions et des abonnements pour le New York Herald Tribune. Grâce à son oncle Robbie Solomon, Stanley Lieber commence comme assistant chez Timlely Comics appartenant à Martin Goodman époux de la cousine de Stan. C’est surtout Joe Simon, alors rédacteur en Chef de Timely qui l’engage. Sa tâche d’assistant consistait surtout à s’assurer que les dessinateurs n’étaient pas en panne de matériels et que l’encre ne venait à manquer. Le premier travail écrit de du jeune Lieber est une page de texte dans un numéro de Captain America, le héros patriotique de Joe Simon et Jack Kirby. Pour cet écrit Stanley Martin Lieber va utiliser le pseudonyme de Stan Lee, en séparant alors les syllabes de son prénom tout simplement. Par la suite il prend de l’assurance et de l’expérience et crée divers personnage pour Timely Comics comme « The Destroyer », « Jack Frost » ainsi que « Father Time ». C’est vers fin 1941 que Joe Simon et Jack Kirby claquent la porte, suite à de violents désaccords avec Goodman. Ce dernier nomme alors Stan Lee comme rédacteur en chef intérimaire. Son travail est tel qu’il reste en place jusqu’en 1972 où il succède à Goodman comme directeur de publication. Durant cette période, non seulement il est rédacteur en chef mais également directeur artistique de la division comics de Timely.

En 1942, Stan Lee est incorporé dans l’armée américaine dans le « Signal Corps » (les transmissions). Il répare les poteaux télégraphiques et divers appareils de communications pendant une courte période et est transféré à la « Training Film Division » où il écrit des manuels, des slogans, des films documentaires et par moments quelques cartoons de propagande. De retour du service militaire en 1945, Stan Lee reprend de nouveau les rênes de Timely Comics et écrit divers scénarios de temps en temps notamment dans les années cinquante pour de courtes histoires de science-fiction ou d’horreur et même de romance. Dans les années cinquante la mode des super héros était lointaine. Seuls quelques personnages emblématiques perduraient chez les concurrents DC Comics comme Superman, Batman et Wonder Woman. Timely alors devenu Atlas Comics n’est pas en reste avec de nouvelles aventures de Captain America, Submariner, Himan Torch mais également quelques nouveaux Personnages comme Marvel Boy. Mais ces titres peinent à trouver leur public. Vers la fin de la décennie, DC Comics décide de relancer le genre en recréant notamment certains de leurs personnages de l’âge d’or. Aux côtés du trio Superman/Batman/Wonder Woman, naissent de nouvelles versions de Green Lantern, d’Atom, de Flash, d’Aquaman, mais aussi quelques nouvelles têtes et la création de la Justice League émule encore plus cette renaissance. Ce succès grandissant fait réfléchir Martin Goodman et demande alors à Stan Lee de créer toute une gamme de super héros afin de ne pas rester à la traine. Stan Lee réfléchit longuement au concept de super héros. Jusqu’à présent, les personnages sont tous d’une droiture exceptionnelle et semblent n’avoir aucun problème dans la vie, ce qui est purement utopique. Là où DC voit en leurs personnages une sorte de perfection avec une vie sans problème, Stan Lee voit des personnes dont leurs pouvoirs leurs sont acquis par des accidents ou des concours de circonstance, et dont les aléas de la vie quotidienne les mettent dans des situations problématiques que tout le monde connaît ne serait-ce qu’une fois dans sa vie. Il veut alors amener le lecteur à s’identifier plus facilement aux héros publiés dans les cases des comic books. Sa première idée vient en voyant la dernière création de duo Joe Simon et Jack Kirby « Les Challengers de l’Inconnu ». Le concept d’équipe lui plait, mais il va encore plus loin en faisant de l’équipe qu’il va créer une vraie famille. De plus il va utiliser le concept millénaire des quatre éléments pour la création de cette équipe. Un homme qui s’étire à volonté lui donnant un aspect liquide est l’eau, une femme devenant invisible est l’air, un homme transformé en créature de pierre est la terre et il en profite pour revisiter la première torche humaine pour le feu. « Les Quatre Fantastiques » sont nés. Si le succès n’est pas immédiat il vient petit à petit grâce à la nouvelle façon dont sont écrits les scénarios. La structure des récits est en effet plus adulte, en rupture avec les habitudes narratives classiques. Les personnages sont aux prises avec des problèmes personnels divers (sentimentaux, financiers), se chamaillent et usent éventuellement de l’argot new yorkais. Emportée par le style Soap Opéra amené par Lee et par l’incroyable imagination des dessins de Kirby, la série « Fantastic Four » devient très vite l’une des plus cultes de cette nouvelle maison d’édition, Marvel Comics. Le duo Lee / Kirby va alors créer plusieurs personnages et séries en suivant une méthode qu’ils mettent en place. En utilisant la course au nucléaire, il crée Hulk, dont le héros est un scientifique irradié par la bombe gamma qu’il a créé. Stan Lee dira plus tard dans des interviews qu’il n’avait aucune idée de ce que pouvaient être les rayons gamma. Mais le concept d’irradiation lui permettait alors de laisser libre court à son imagination. Alors viennent Ant-Man (et la Guêpe), ou encore Thor. Pour ce dernier il se lance dans un trip Mythologique en réadaptant divers aspects, quitte à créer de nouveaux dieux du panthéon asgardien (Balder, Sif, Fandral, Hogun et Volstagg par exemple n’existent pas dans la mythologie nordique). Mais là où il va frapper fort, c’est en créant des super héros dont les capacités surnaturelles sont … naturelles. Avec le concept de mutants, Stan Lee va mettre en place un plaidoyer contre l’intolérance tout en utilisant les théories de Charles Darwin sur l’évolution des espèces et l’extinction de certaines par d’autres plus évoluées. Avec « X-Men », Stan Lee crée un véritable phénomène qui finalement ne prendra son ampleur que dans les années soixante-dix avec Chris Claremont. Mais Marvel Comics a besoin de plus de séries pour concurrencer DC et Jack Kirby officiant déjà sur plusieurs ne peut plancher sur d’autres. C’est alors avec d’autres dessinateurs que Stan Lee va créer les personnages supplémentaires. Avec Don Heck, il crée « Iron-Man » en préférant un aspect plus technologique et industriel et en prenant comme toile de fond la guerre du Viet Nam. Avec Bill Everett il crée « Daredevil ». Pour ce personnage, il émet l’idée folle que son héros est handicapé, et assez lourdement puisque Matt Murdock est aveugle. C’est par la radioactivité qu’il acquiert un sens radar en plus d’accroitre ses autres sens. Un projet fou qui finalement trouve son public. C’est en faisant appel à Steve Ditko, son complice sur les petites histoires d’horreur que Stan Lee va créer deux personnages complètement hors norme. Tout d’abord, il en a assez de voir que les héros soient tous adultes avec un partenaire adlescent comme ce schéma fut le cas pendant des années depuis Batman et Robin. Cette fois-ci i; veut que ce soit l’adolescent qui soit le personnage principal malgré la réticence de ses collègues. Il fait alors d’un simple lycéen le héros de sa nouvelle idée. De plus il va utiliser la phobie de nombre de lecteur pour créer … Spider-Man. Steve Ditko va élaborer un visuel simple mais terriblement efficace. L’éternel rouge et bleu qui a marché sur Superman habille Spider-Man avec une toile qui recouvre une bonne partie du costume est notamment son masque. Spider-Man, le lycéen complexé et étant la cible de la petite brute de l’école va enthousiasmer le jeune public qui s’identifie très facilement à lui. Le succès est tel que Spider-Man devient LE VISAGE de Marvel au même titre que Superman est celui de DC.

Après la science, après la génétique, après la mythologie, après la technologie, Stan Lee explore la magie avec Steve Ditko en créant « Docteur Strange ». Il met un chirurgien surdoué dans une situation critique et le plonge alors dans le surnaturel pour que ce dernier trouve un nouveau sens à sa vie. La magie sert alors de prétexte à Ditko pour imaginer des royaumes bizarres et des mondes hallucinants aux décors complètement fou. Le psychédélisme des 60’s frappe le mode des comics de plein fouet. Tous ces personnages sont très vite suivis par d’autres qui s’invitent petit à petit dans l’univers Marvel. Mais si certains super héros deviennent emblématiques en solo, que peuvent-ils bien faire en groupe ? C’est la question à laquelle répondent Stan Lee et Jack Kirby en réunissant Iron-Man, Thor, Hulk, Ant-Man et la Guêpe. Réunis par des circonstances issues des manigances de Loki, ces héros réalisent que leur efficacité s’en trouve multipliée quand ils sont ensemble. « Les Vengeurs » sont nés. Cette équipe est en fait une réponse de Marvel à la Justice League de DC qui réunit dans ses rangs les plus célèbres super-héros de leur écurie. Mais Stan Lee n’en reste pas là, en suivant la suggestion de Kirby, il profite de la série « Avengers » pour faire revenir LE super héros Américain ultime de la seconde guerre « Captain America ». L’ayant fait disparaître dans un bloc de glace, le duo le fait revenir tout aussi jeune dans les 60’s et l’intègre dans les rangs des Vengeurs. L’emblématique héros créé par Joe Simon et Jack Kirby renaît sous la plume de son dessinateur d’origine. Plus les séries s’installent et plus il y a de personnages secondaires qui viennent et l’on voit surgir dans les pages de « Fantastic Four », les « Inhumains », la « Panthère Noire », « Lui » (Futur Adam Warlock), les « Gardiens » ainsi que des espèces extraterrestres comme les Krees et les Skrulls. On voit des vilains hors normes apparaître avec Docteur Fatalis en tête de liste. Mais l’un des personnages qui va marquer les lecteurs de Marvel est sans nul doute le « Surfer d’Argent » héraut de « Galactus ». Avec ce duo impressionnant, Stan Lee fait inconsciemment réfléchir le public sur l’existence le concept de Dieu.

Avec ces séries bien implantées, Stan Lee va petit à petit s’effacer pour laisser les autres scénaristes s’exprimer et prendre le relais en faisant évoluer les personnages. Mais la patte Marvel doit être respectée. Les héros doivent être des personnes comme tout le monde avec leur lot de réussites mais aussi leurs échecs et leurs problèmes quotidiens. C’est cet aspect qui fait le succès des héros de la maison des idées. Tout au long de son travail en tant que scénariste, Stan Lee et ses collaborateurs crée une « Méthode Marvel » (the Marvel Way). Le scénariste donne des directives relativement peu précises au dessinateur qui va les mettre en image. Puis après c’est le scénariste qui met les dialogues dans les bulles. Cette méthode permet de créer des histoires complexes en un temps record, ce qui va amener l’éditeur à publier de plus en plus de séries à la cadence mensuelle tant espérée. En 1972, Stan Lee arrête d’écrire des scénarios et se consacre plus à l’édition en elle-même en prenant la suite de Martin Goodman qui revend Marvel et va créer Atlas Seaboard avec son fils Charles ainsi que Larry Lieber, le frère de Stan. L’ambition d’Atlas Seaboard est de concurrencer Marvel, mais les manigance de Goodman et notamment le fait qu’il ne payait pas à temps les dessinateurs provoque la chute de la maison d’édition. Stan Lee devenant alors directeur de publication de Marvel, des noms comme Roy Thomas, Gerry Conway, Len Wein (créateur de Wolverine) et Archie Goodwin apparaissent et créent à leur tour de nombreux super héros. Roy Thomas aura tellement contribué à la création de personnages emblématiques qu’il sera considéré comme le Stan Lee des 70’s. De son côté Lee s’investit dans la production de série télévisées transposant des personnages de la Marvel. La première à voir le jour est « The Amazing Spider-Man » avec Nicholas Hammond en Peter Parker. Cette première tentative souffrant notamment de l’absence de super-vilain mais surtout d’effets spéciaux pas très convaincants va s’arrêter assez rapidement. En France seul le pilote et deux épisodes seront exploités en salle. Quant au Benelux, un troisième film « Spider-Man défie le Dragon » est alors projeté dans les salles obscures. Cet échec ne va pas décourager les producteurs TV. Là où « Spider-Man » se plante, « L’incroyable Hulk » réussit. Le concept réadapté du « Fugitif » va permettre de créer une série qui va perdurer pendant cinq saisons. Stan continue de miser sur ce nouveau média et tente le pari fou de participer au Projet « Captain America ». Mais le téléfilm pilote avec Reb Brown est tellement éloigné du comics que seul un deuxième téléfilm, avec la présence de Christopher Lee, est produit. Pendant cette période Stan Lee en profite pour s’exposer médiatiquement en donnant de nombreuses interviews, parfois accompagnés des artistes avec qui il a collaboré. Ces derniers, étant pour la plupart relativement mal à l’aise devant un micro, s’en trouvent complètement vampirisés par un Stan Lee qui finit par s’approprier la totalité des créations laissant alors entendre que les artistes n’ont qu’une part minime. C’est ce que lui reproche régulièrement Jack Kirby qui en fait a créé à 100% certains personnages les plus marquants de Marvel comme le Surfer d’Argent parmi tant d’autres par exemple.

L’omniprésence de Stan Lee dans l’univers du comics est telle que les producteurs qui mettent en images des séries et des films Marvel lui demandent de participer soit comme producteur, soit comme consultant. Tout au long des années qui suivent on le voit faire des caméos que ce soit en live ou dans des séries animés comme les « Simpsons » par exemple. Mais à la fin des années quatre-vingt-dix le groupe Marvel traverse une crise financière sans précédent. Il renégocie alors le contrat d’exclusivité qui le lie à Stan Lee qui perd ainsi les droits de ses créations. Bien que restant producteur dans les films d’adaptation Marvel, il peut alors écrire pour d’autres éditeurs. C’est ainsi que DC lui propose un projet particulier « Imaginez Simplement que Stan Lee ait créé … » (Just Imagine Stan Lee Creating …). Ce concept va permettre à Stan de revenir à l’écriture en revisitant complètement les personnages les plus importants de DC, le concurrent direct de Marvel. On voit alors une nouvelle version de « Superman », de « Batman », « Wonder Woman » et ainsi de suite, le temps d’un numéro par titre. Ce sera d’ailleurs l’un des derniers travaux de John Buscema qui signa alors « Superman ». En 1998 est fondé Stan Lee Entertainment pour la création d’œuvres sur Internet, mais la firme fait faillite aussi vite qu’elle n’était apparue. Vient alors Boom Studios suivi de Pow Entertainment pour développer des projets pour le cinéma et la télévision avec une ligne de comics en parallèle. Il se lance dans le manga en créant « Heroman » et en scénarisant pour un temps « Ultimo » de Hiroyuki Takei. Malgré ces projets parsemés, il demeure lié à Marvel et participe à des projets ponctuels comme « Stan Lee Meets Spider-Man » ou encore en déterrant la version d’origine de « Fantastic Four, the Lost Adventure » qu’il scénarisa dans les 60’s avec Jack Kirby. Disney alors déjà partenaire de Stan Lee avec Pow Entertainment, consolide cet accord avec le rachat de Marvel. En 2011, Stan Lee est honoré à Hollywood en ayant son étoile sur le Walk of Fame. Apparaissant dans les films Marvel par des caméos tous plus savoureux les uns que les autres, il demeure LE visage de Marvel.

Stan Lee décède le 12 novembre 2018 laissant derrière lui un univers entier peuplé de héros incroyables.

L’œuvre de Stan Lee fait partie des références en matière de création et de scénarisation de comics. Tout au long de sa carrière il a contribué avec l’aide des artistes avec qui il a travaillé à l’élaboration de personnages qui ont marqué le public, à l’édification d’un univers entier où ces personnages se croisent régulièrement, à une méthode très originale de travail … bref à la création d’un métier. De nombreux scénaristes le citent comme exemple et l’on peut aisément comprendre que des noms comme Roy Thomas par exemple soient considérés comme de dignes successeurs. Panini Comics mise sur la version française d’un pavé énorme paru aux USA sous le titre « Marvel Treasury Edition ». Avec ce livre immense et plutôt pesant, l’éditeur regroupe quelques épisodes de séries écrites par Stan Lee. Il est simplement à regretter que sa période Timely Comics soit su peu représentée avec un épisode du « Destructeur » (The Destroyer) ainsi qu’un seul épisode de « Captain America ». On peut également trouver quelques histoires de SF et d’angoisse et même un épisode de « Patsy Walker » avant de se plonger dans la grande période marvelienne. Là, on y retrouve le premier épisode de « Hulk », de « Spider-Man », d’ « Ant-Man », d’ « Iron-Man » mais aussi « Avengers », « X-Men », « Sgt Fury », « Nick Fury agent of SHIELD ». On y trouve l’annual de « Fantastic Four » qui nous narre les origines du docteur Fatalis. On trouve également le grand premier changement d’équipe des Avengers. Les « Inumains » ne sont pas en reste et que dire du mythique épisode du « Silver Surfer » face à Méphisto pour la première fois. « Daredevil », « Captain America » et Docteur Strange » côtoient l’épisode légendaire de « Spider-Man » qui n’aura pas le Comic Code Authority. On y trouve également l’intégralité de « Parabole » l’unique comics Marvel dessiné par le français Moebius. Et si l’on découvre les origines de « Miss Hulk », on a également le plaisir de retrouver quelques pages des comics strips de « Spider-man ». Avec cette compilation, on a la joie de retrouver des artistes comme Jack Kirby bien sûr, mais aussi Don Heck, Steve Ditko, Gene Colan, John Buscema, John Romita, Gil Kane, Wally Wood, Moebius et bien d’autres. Avec « Marvel Treasury Edition » on plonge dans une fine partie de l’œuvre de Stan Lee dans un format géant et avec les couleurs d’origines respectées. Sorti cet été chez Panini Comics France, ce pavé à l’image du « King Size » de Jack Kirby est une véritable pièce de collection pour tout fan de Stan Lee.

Après sa période de scénariste, Stan Lee a surtout œuvré pour des médias comme le cinéma et la télévision, notamment pour l’adaptation live des personnages Marvel. Il apparaît aux générique en tant que producteur ou tant que consultant. Si on a droit à quelques échecs avec « Spider-Man » et « Captain America » dans les 70’s ou encore le projet avorté de « Fantastic Four » par les productions Corman dans les 90’s, on a évidemment pu constater de nombreuses réussites, surtout depuis le premier film « X-Men » en 2000. Depuis les films et séries Marvel conquièrent le public avec plus ou moins de succès (on ne parlera pas d’ « Elektra » et encore moins de « Ghost Rider »). Les producteurs en profitent pour demander à Stan Lee d’apparaître en personne dans ces films sous la forme de Caméos relativement savoureux et parfois franchement comiques. Avec la création de Marvel Studios (depuis racheté par Disney), ces caméos se systématisent et le jeu de « chercher « Stan Lee » devient populaire dans le monde entier (de là à dire que le public ne va voir les films Marvel uniquement pour le dénicher, il n’y a qu’un pas). Mais peu de gens savent que le premier caméo du créateur de Spider-Man et consorts est dans le téléfilm « Le Procès de l’incroyable Hulk » en 1989. Ce téléfilm faisant suite à un autre « le retour de l’incroyable Hulk » était prévu comme pilote pour une nouvelle série. Si le premier film était conçu pour lancer une éventuelle série « Thor » celui-ci était prévu pour « Daredevil ». Lors d’une scène où David Banner cauchemarde, il rêve de son procès où il se transforme en Hulk en pleine audience. Un plan nous montre le jury alors paniqué. Parmi eux se trouve Stan Lee. Dans ce téléfilm Matt Murdock / Daredevil est interprété par Rex Smith connu pour avoir été un autre justicier masqué (ou plutôt casqué dans ce cas-là) « Tonnerre Mécanique ».

Comme quoi, le monde a beau être vaste, l’univers a beau être immense, tout se recoupe.