La folie des amiibos
Vous en avez surement déjà entendu parler depuis leur sortie il y a environ un an et demi, les amiibos font fureur et ont longtemps défrayé les chroniques dans le monde du jeu vidéo, même si c’est un peu moins le cas maintenant que le système est bien en place, quoique…
Mais qu’est-ce donc ?
Figurines à l’effigie des personnages Nintendo pour la grande majorité, les amiibos sont utilisables dans divers jeux de la firme grâce au système NFC (Near Field Communication, technologie de communication sans fil sur courte distance), que ce soit sur Wii U ou sur 3DS.
Attention toutefois, car si la Wii U intégrait ce système avant même l’annonce de ces objets, ce n’est pas le cas pour la 3DS, et il faudra investir dans un capteur complémentaire pour les utiliser. Son évolution, la new3DS, dispose toutefois de cette technologie.
Ce qui fut indiqué lors de l’annonce, c’est que les amiibos permettent d’apporter une expérience supplémentaire au joueur dans les jeux compatibles. Les premiers jeux à proposer ce système furent Mario Kart 8 et Super Smash Bros (SSB).
Dans ce dernier, le joueur peut utiliser son personnage favori par le biais de son amiibo, qui enregistrera également ses scores et performances. Ainsi, quels que soient la console et le jeu utilisés, l’amiibo conservera son niveau et sera prêt à jouer. S’agissant d’une licence composée d’un très grand nombre de personnages jouables, la quantité d’amiibos sortis pour ce jeu est également très conséquente !
Plusieurs vagues ont été annoncées dès le lancement, permettant aux joueurs, et surtout aux collectionneurs, de prévoir un budget sur plusieurs semaines et de ne pas se laisser submerger par une telle quantité en une seule fois. D’autant plus que sur SSB, des personnages ont continué d’être révélés par la suite, avec leur amiibo en parallèle à chaque fois.
Dans Mario Kart 8, le joueur sélectionne son Mii comme pilote, et il portera la tenue correspondante de l’amiibo utilisé. Un petit bonus rigolo, mais qui ne semble pas apporter une réelle « expérience » comme mentionné plus haut. D’un autre côté, ce n’est pas plus mal, parce qu’un amiibo qui permet d’obtenir quelque chose de vraiment intéressant, qui s’apparenterait à un DLC physique, aurait été moins bien perçu par le public je pense. Petit à petit, plusieurs jeux sont sortis avec des compatibilités amiibos, que ce soit des nouveaux jeux qui intègrent directement le système, ou via une mise à jour (comme ce fut le cas pour Splatoon par exemple).
Dans un premier temps, les vagues sortaient tous les mois, pendant environ 1 an, vu la quantité de figurines à sortir pour SSB. Puis le rythme semble s’être ralenti, le jeu étant presque entièrement couvert, et les nouveautés sortent au fur et à mesure des annonces. Maintenant, dès qu’un nouveau jeu sort et est compatible avec des amiibos, ils se retrouvent sur le marché en même temps que le jeu, le plus souvent sous forme d’un pack (en plus des objets séparés).
Evolution des amiibos
A l’origine, seules des figurines physiques avaient été annoncées, pour SSB et Mario Kart 8. Le personnage y est présenté dans une certaine posture, fait en résine et peint à la main, sur un socle en plastique qui contient le système NFC. Certains sont plus détaillés que d’autres, ou plus réussis également. Les tout premiers amiibos sortis sur le marché n’avaient pas de très beaux visages, surtout Marth (Fire Emblem) et le Villageois (Animal Crossing), mais ce fut réparé avec des retirages beaucoup plus réussis.
Le phénomène s’est ensuite étendu à plusieurs autres jeux Nintendo, jusqu’à atteindre Yoshi’s Woolly World. Avec son monde tout en fil, c’est un amiibo en laine qui a vu le jour. Il existe 3 Yoshi de laine différents (vert, bleu et rose), de taille classique, mais surtout, un Yoshi de laine vert géant, comme une grosse peluche, a également été conçu. Ici, pas de socle, la puce NFC est directement intégrée dans la peluche, sous les fesses des petits Yoshi, ou sous le pied du grand.
Et si on veut une licence où la possibilité de commercialiser des amiibos est énorme, c’est bien sûr Animal Crossing. Mais vous imaginez collectionner plus de 300 amiibos physiques de cette licence, sans compter les autres ? Entre le coût et la place que ça prend, c’est difficile à envisager. C’est pourquoi il y a eu ensuite des cartes amiibos. Elles ressemblent à de « simples » cartes à collectionner à l’effigie des habitants et des personnages phares de la série, mais incluent en prime la technologie NFC. Toutes ces cartes sont utilisables sur le jeu Animal Crossing Happy Home Designer sur 3DS, ainsi que sur Animal Crossing : amiibo Festival sur Wii U, et surement sur les prochains jeux de la licence.
Ce phénomène ne s’arrête pas là, et continue d’évoluer en permanence. La dernière nouveauté dans ce système, c’est le partenariat avec les figurines Skylanders. Pour le moment, seuls Donkey Kong et Bowser ont été invités chez Activision, mais les figurines qui en ressortent peuvent être utilisées sur les 2 supports. Cela ouvre une nouvelle voie, qui ne risque pas de se fermer de sitôt !
Combien ça coûte ?
Le prix officiel des amiibos physiques « classiques » est de 15 euros (hors spéciaux, comme Mario imitation or ou argent, ou la peluche géante de Yoshi en laine) mais peut varier selon les modèles et les boutiques. Il est possible de les trouver un peu moins chers dans certaines boutiques, mais aussi beaucoup plus chers en fonction des disponibilités. En effet, l’engouement fut plus important que prévu, et les tirages initiaux n’ont pas suffi à satisfaire tout le monde. D’autant qu’en fonction des prévisions, certains revendeurs peu scrupuleux n’ont pas hésité à acheter de grandes quantités pour les revendre à prix d’or ! Ce fut le cas pour quelques amiibos des premières vagues comme Marth (avec pourtant le visage plutôt raté), Harmonie ou encore l’entraîneuse Wii Fit. Les prix sur les boutiques en ligne sont montés jusqu’à 100 euros pour quelques cas rares!
D’autres amiibos coûtent plus cher, parce qu’ils sont plus gros ou différents comme les Yoshi de laine (env. 19 euros), le Yoshi géant (env. 40 euros), mais aussi des amiibos à la base classique, dans des versions dorées ou argentées comme ce fut le cas pour Mario, et plus récemment pour Megaman. Pour ce qui est des cartes amiibos, elles sont logiquement moins chères, aux alentours de 5 euros le paquet de 3 cartes (1 spéciale et 2 classiques).
Plusieurs marchés parallèles se sont également formés au fil du temps. Celui des figurines rares avec les prix qui flambent d’une part, mais aussi celles qui ont un défaut de fabrication. On les retrouve de moins en moins sur le marché, les commerçants prennent garde à ne plus les mettre en rayon, mais il y a eu des Samus avec 2 canons , des erreurs de couleurs ou une partie du corps en moins. Et enfin, il y a un marché très prometteur et en pleine expansion, celui des customisations d’amiibos officiels en d’autres personnages, ou en déviations du personnage existant. Il en existe des milliers différents, du simple Mario de glace aux personnages zombies, en passant par des personnages encore non représentés.
Les jeux compatibles
Ils sont de plus en plus nombreux. Comme mentionné, tout a commencé avec SSB et Mario Kart 8, puis un grand nombre de licences Nintendo s’est rajouté à la liste. Le plus souvent, il s’agit de petits bonus apportés par les amiibos, comme une tenue supplémentaire, un objet exclusif (mais pas essentiel ou que l’on peut obtenir différemment dans le jeu)… Parmi les derniers en date, on peut par exemple citer Mario & Luigi : Paper Jam Bros ou Chibi-Robo ! Zip Lash sur 3DS, Mario Tennis : Ultra Smash ou The Legend of Zelda : Twilight Princess sur Wii U.
Maintenant, certains jeux fonctionnent aussi exclusivement à l’aide d’amiibos, comme pour Animal Crossing : amiibo Festival sur Wii U, un party-game qui se joue avec les amiibos (physiques ou cartes), ou Amiibo Touch and Play, également sur Wii U mais gratuit, qui permet d’accéder à un extrait d’un jeu Nintendo en utilisant un amiibo.
Dans le futur, il est certain que de plus en plus de jeux proposeront du contenu avec ces figurines, et le premier jeu indépendant à se lancer dans ce système fut Shovel Knight, qui a connu un grand succès parmi les joueurs, et dont l’amiibo fut accueilli très positivement, malgré ce qu’on aurait pu penser.
Bien évidemment, on ne peut que s’attendre à en voir d’autres arriver au fur et à mesure des lancements. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?
Nintendo a trouvé avec ce système un nouveau filon prometteur, qui a boosté les ventes et bénéfices de la firme. Mais si trop de jeux sortent avec ce système, et que les amiibos compatibles offrent du contenu trop riche, équivalent à un DLC (mais en physique), cela risque de refroidir certains joueurs. Pour ma part, jouant principalement sur console portable, je ne vois pas mes amiibos m’accompagner dans mon sac pour jouer comme je veux. Donc tant que ça ne reste qu’un petit bonus sympathique, ça me va.
Et puis, pour ceux qui ont l’âme d’un collectionneur, le porte-monnaie risque un peu de pleurer, mais il faut reconnaître que ces amiibos sont très réussis, et chaque joueur pourra en trouver au moins un qui lui conviendra.
Laisser un commentaire