affiche_man_of_steel
de Zack Snyder
avec Henry Cavill, Amy Adams

L’icône emblématique du super-héros qu’est Superman a été marquée par l’interprétation donnée par le film de Richard Donner en 1978 avec Christopher Reeves. Pendant plus de trente ans l’image de l’Homme de Demain fut imprégnée du monde kryptonien construit essentiellement autour de cristaux à dominance blanche lumineuse. La tentative de relaunch par Brian Singer en 2008 surfant sur cette iconographie et reprenant la trame initiée par Donner ne parvient pas à séduire le public qui vient d’accueillir avec enthousiasme une nouvelle relecture de Batman. La trilogie du chevalier noir est acclamée et c’est tout naturellement à son réalisateur, Christopher Nolan, que Warner fait appel pour superviser le projet d’une relecture complète du mythe de Superman. Nolan engage alors Zack Snyder pour réaliser cette nouvelle ère du kryptonien suite à la remarquable adaptation de 300, le comics de Frank Miller, mais surtout de Watchmen de Alan Moore et Dave Gibbons, pourtant réputé comme inadaptable. Man of Steel voit donc le Jour en juin 2013.

Sur Krypton, au bord de la destruction suite à l’exploitation à outrance de ses ressources naturelles, Jor-El estime qu’il faut envoyer le Codex, nexus de tout l’héritage génétique de son peuple sur une lointaine petite planète bleue, la Terre, afin que la civilisation kryptonienne puisse perdurer au-delà de la disparition complète des habitants de la planète. La conseil s’y refuse et le Général Zod, voyant la situation très différemment, monte un coup d’état pour voler le Codex et s’enfuir avec des kryptoniens qu’il jugera digne de l’accompagner. Sa révolte échoue après une bataille épique qui fragilise encore l’équilibre de Krypton déjà bien précaire. Jor-El en profite pour placer l’héritage génétique dans un vaisseau spatial construit en secret dans lequel se trouve son fils, seul kryptonien à être issu d’une naissance naturelle depuis des millénaires. Kal-El est le seul survivant de la destruction de son monde natal. Recueilli sur Terre par un couple de fermiers, celui qui est devenu Clark Kent va se lancer dans une quête d’identité où il devra apprendre à contrôler d’immenses pouvoirs que le soleil jaune de son monde d’adoption lui confère. La découverte de ses origines va le conduire à combattre Zod et sa suite qui ont survécu, ayant été enfermés dans la zone fantôme et libérés par l’explosion de Krypton.

Cette nouvelle version pourrait s’appeler Tabula Rasa, tant ce qui fut mis en place par Richard Donner a été remanié en profondeur. On a appris à Superman que l’on ne met pas ses slips par-dessus ses vêtements ce qui lui confère un costume plus uni mais également légèrement plus sombre. C’est aussi le cas de l’architecture du monde de Krypton. Exit donc la luminosité des cristaux de l’iconographie des films des 70’s. Krypton et sa technologie sont encore plus froids et plus sombre et essentiellement métallique rappelant parfois les peintures N.Y de H.R. Giger. Christopher Nolan et Zack Snyder revoient également le personnage de Loïs Lane en lui permettant de découvrir très vite l’identité de Superman, laissant ainsi de côté la stupidité du pseudo-déguisement des fameuses lunettes censées masquer le visage du héros, ce qui ne tromperait personne de normal, et donc encore moins une journaliste d’investigation chevronnée.

Côté SFX, la technologie permet des merveilles comme par exemple de suivre Superman en plein vol traversant les buildings ce Metropolis qui s’écroulent autour de lui. Car il faut savoir que la ville se relèvera très meurtrie de l’affrontement entre Kal-El et Zod. Je recommande la scène d’ouverture du film avec la guerre ouverte entre Zod et le grand conseil kryptonien jusqu’à l’explosion de la planète car visuellement, c’est aussi impressionnant qu’un tableau vivant.

MOS-3

Après trois décennies Superman subit une véritable renaissance grâce à Christopher Nolan qui a déjà recréé Batman et Zack Snyder qui a donné vie aux Watchmen. Vu le succès fulgurant en salle, une trilogie a été confirmée par Warner. Rendez-vous Pris pour le deuxième film.