Les chroniques de Riddick, de David Twohy
Date de sortie 18 août 2004
Réalisé par
David Twohy
Avec Vin Diesel, Thandie Newton, Karl Urban
Genre Science fiction
Cinq ans après le crash sur la planète inconnue, Riddick (Vin Diesel) est toujours un fugitif traqué, se cachant sur une planète glacée, où il espère profiter d’un long répit. Mais, un jour, des chasseurs de primes retrouvent le Furien et le chasse. Après une altercation musclée, Riddick interroge ces hommes et découvre que sa tête a été mise à prix par une ancienne connaissance. Il décide alors de quitter la planète gelée pour en savoir plus sur sa mise à prix. Arrivée sur la planète visée, Riddick se rend compte que la fin de chaque planète est proche. En effet, un peuple se nommant « Necromongers » asservit chaque planète avant de la détruire. Riddick est donc confronté à des Necromongers. Il choisit de résister.
Quatre ans après le succès surprise de « Pitch black », David Twohy décide de donner une suite à son personnage fétiche et Vin Diesel décide, pour la première fois, de jouer dans la suite d’un film dans lequel il a joué. Malheureusement en demi-teinte, le film ne connait pas le succès escompté. Nous allons tenter de savoir pour quelle(s) raison(s).
Commençons par le scénario. Twohy décide d’abandonner l’atmosphère sombre et lourde, ainsi que l’aspect survival-horreur du premier opus. Le réalisateur souhaite essayer de proposer une histoire inédite, sans copier le premier épisode, et d’amener du sang neuf. Cela est réussi car, à aucun moment, on ne sent une quelconque impression de copie du précédent film. L’aspect survival-horreur disparaît au profit d’un scénario assumant pleinement le genre de la science-fiction et du « space-opéra ». En effet, les enjeux du film prennent une échelle plus importante, avec l’histoire de la destruction de milliers de planètes par les Necromangers. Il n’est plus question de suivre un personnage, aux actions qui n’ont d’incidences seulement pour lui et sur un petit groupe de gens. Le scénario situe son histoire autour du personnage de Riddick, comme dans le premier épisode, mais pas seulement. Riddick est le point de départ de l’histoire. Il se cache pour éviter les ennuis, mais malgré lui, il va se retrouver confronter à une situation plus grande que lui, qui le dépasse. La dimension « space-opéra » prend alors toute sa définition : un homme seul lutte contre tout un peuple, seul contre tous, seul pour défendre le concept même de liberté. Même si ce trait scénaristique ne paraît pas très original, car trop emprunté dans le cinéma, le statut d’anti-héros du Furyen vient insuffler de la nouveauté. En effet, ce qui reste le plus intéressant, c’est que Riddick refuse d’être un libérateur et essaie juste de survivre pour continuer sa quête, qui est différente du sauvetage du système solaire. Il reste fidèle à lui-même, l’histoire n’en devient que plus attrayante pour le spectateur. Il est à noter que la trame accumule deux points de vue, et deux histoires en parallèle. D’un côté, l’aventure de Riddick et sa quête. De l’autre, la progression des Necromongers, avec deux histoires en parallèle : celle du chef des Necromongers qui recherche Riddick à tout prix et celle de Vaako ainsi que de son épouse, qui joue le jeu du pouvoir pour s’emparer du trône par la conspiration. La trame s’étoffe, rendant plus complexe le long-métrage et amenant des enjeux plus importants, en supplément de la quête du Furyen.
L’aspect « space-opéra » est renforcé par la mise en scène. En effet, les décors sont tout simplement magistraux. Les scènes de destruction et les évènements deviennent, dès lors, grandioses. Ils sont accompagnés par des effets spéciaux omniprésents et bien réalisés. A ce sujet, les images de synthèse sont beaucoup plus utilisées que dans « Pitch black », et aident à rendre crédibles l’univers du réalisateur. Les costumes ne sont pas en reste, car les habits sont beaucoup plus diversifiés que dans l’opus précédent. Les armures ont été créées avec grand soin et finement sculptées. A cela, rajoutons également le nombre de figurants qui est tout bonnement impressionnant durant certaines scènes. Le film voulait refléter une certaine grandeur, celle des space-opéra, et il le réussit très bien à beaucoup de niveaux. David Twohy avait beaucoup de moyens pour rendre possible la réalisation de son film, et cela se voit.
Malgré tout cela, Les chroniques de Riddick semble être plus faible que l’original, la faute à un scénario trop complexe pour rien. La trame étant très riche, le développement de l’intrigue aurait mérité un film plus long. Malheureusement, ce n’est pas le cas et le long-métrage s’embourbe dans des concepts philosophiques inutiles, du fait de leur superficialité. Le rythme traîne en longueur, et n’arrive jamais à vraiment instaurer un rythme soutenu. On peut regretter également que certains personnages soient autant superficiels, surtout qu’ils pouvaient être davantage approfondis, comme le personnage de Vaako ou de Lord Marshal.
Par ailleurs, le casting est vraiment intéressant. Vin Diesel essaie d’apporter un jeu plus diversifié à son personnage, qu’il connaît manifestement sur le bout des doigts, en prenant un plaisir assumé à réendosser les lentilles nyctalopes. En revanche, les autres acteurs donnent dans le minimum syndical en restant en deçà de leurs capacités, comme Karl Urban ou Thandie Newton. Quant à Cole Feore, il livre une prestation très cliché du méchant de base dans un film. Il ne brille que par le biais de son étincelante armure. A noter la présence de Judi Dench, madame M dans la saga James Bond, qui livre une prestation honnête, même si ce n’est pas la meilleure.
Que retenir au final de ce film ? Les chroniques de Riddick a l’avantage de donner une suite à son personnage éponyme et de nous permettre de revoir le Furyen en forme, dans des décors grandioses et des effets spéciaux soignés. Malheureusement, l’ensemble est entaché par un manque de maîtrise dans le scénario, qui fait places à des longueurs inutile et à des éléments trop superficiels. Un film à voir pour ces raisons, mais qui reste le moins bon de la trilogie, ce que confirme son semi-échec au cinéma.
Ze info en plus : Afin que vous puissiez vous rendre compte de l’énorme travail réalisé pour Les chroniques de Riddick, voici les chiffres officiels (source Allociné) :
15 000 litres de peinture
7 300 mètres de tissu
600 costumes complets
450 kilomètres de planches
300 figurants
275 menuisiers
130 jours de tournage
110 générateurs
85 sculpteurs et mouleurs
75 costumiers
75 peintres
60 t-shirts, 25 paires de bottes et 40 pantalons pour la tenue de Riddick
42 éclairagistes
20 habilleurs pour les soldats Necromongers
2 mois de conception pour les gants du Lord Marshal
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