affiche_elysium
2013 sera l’année du Post-Apocalyptique au cinéma. On aura pu découvrir Tom Cruise cloné dans Oblivion, retrouver Will Smith & Son dans After Earth et frémir avec Brad Pitt dans World War Z. L’été aura été (je sais elle est facile) marqué par le combat de Matt Damon contre l’ordre établi. Lutte des classes sur fond de désolation et de décors paradisiaques font d’Elysium un film intéressant à plus d’un titre.

Dans un futur relativement proche, la Terre, devenue surpeuplée, est au bord de la crise humanitaire. Tandis que quelques riches vivent sur une station spatiale aux conditions paradisiaques, Elysium, la caste ouvrière et les sans-abris vivent sur Terre dévastée entassés dans des bidonvilles ou dans les ruines de l’Ancien Monde, et exploité à outrance. Les soins médicaux sur la planète sont réduits dans leur plus simple application alors qu’en orbite, les Med-Boxes guérissent absolument tout, de la moindre égratignure jusqu’à la plus incurable des pathologies. Cette différence provoque des émeutes rapidement matées par des robots policiers programmés pour sévir avec force et brutalité si nécessaire. Max, ancien voleur de voitures, se retrouve accidentellement irradié sur son lieu de travail et apprend qu’il ne lui reste que cinq jours à vivre. Seuls les Med-Boxes peuvent le sauver. Il accepte alors de s’introduire clandestinement sur Elysium afin de reprogrammer l’ordinateur central de la station pour que ce dernier accepte l’humanité entière comme résidents légaux. Pour cela, Max devient un cyborg et embarque dans un vaisseau à destination d’Elysium. Mais la secrétaire de la défense, Jessica Delacourt utilise tous les moyens pour empêcher toute intrusion, n’hésitant pas à massacrer les envahisseurs et à engager des mercenaires aguerris.

Quand on plonge dans ce film, ce qui nous frappe c’est le mélange de genre, notamment dans les décors. Entre la Terre dévastée où ne subsistent que la caste pauvre dans les bidonvilles et la caste riche dans les villas luxueuses, le contraste est si élevé que l’impression d’inégalité des classes en est accentuée, surtout avec le totalitarisme qui imprègne l’atmosphère. C’est une véritable analyse sociologique qui sert de squelette à un scénario plus accessible. Les images magnifiques d’Elysium sont une pure merveille rappelant les résidences de stars hollywoodiennes. Le plan le plus intéressant est celui de la station spatiale aperçue dans le ciel depuis la Terre désolée où grouillent les humains qui luttent pour une vie meilleure en rêvant d’Elysium. Les effets spéciaux apportent exactement le ton juste pour que l’histoire soit mise en valeur avec le grand spectacle qu’impose ce genre de film. Côté son, la dynamique a été étudiée avec soin pour ne pas trop en imposer surtout que la spatialisation a demandé un travail méticuleux. Ajoutez à cela une musique remarquablement dosée grâce au compositeur Ryan Amon et vous obtenez un film d’excellente facture. Les acteurs jouent juste et sans cabotinage où l’on appréciera la prestation de Jodie Foster en ministre de la défense déterminée, mais également celle de Matt Damon en sauveur désespéré par sa mort inéluctable. On aura aussi la surprise de découvrir le Brésilien Wagner Moura qui campe Spider, un chef de gang devenant un héros révolutionnaire qui n’est pas sans rappeler physiquement un certain Che Guevara.

Avec Elysium, on replonge dans le Post-Apocalyptique avec cette fois une différence de taille. L’avenir parait plus prometteur que dans Oblivion ou After Earth.