Editeur : edge

Citadelles, 3me édition, jeu de cartes de Bruno Faidutti a pour objectif la « construction » de la plus belle des cités.

Le principe est simple : chaque joueur commence la partie avec des cartes de bâtiments en main, ainsi que quelques pièces d’or. Il recevra ensuite à son tour de jeu, cartes ou or.
Le but est de dépenser ses sous, à son tour de jeu, pour poser devant soi les bâtiments dont le prix est indiqué sur la carte, afin de construire la plus belle citadelle (comprenez une ville). Celui qui pose la huitième carte d’édifice fait du tour le dernier du jeu. On compte alors la valeur totale des bâtiments (plus quelques éventuels bonus), et celui qui possède le plus grand score remporte la partie.
La grande subtilité de ce jeu tient au fait qu’à chaque tour, les joueurs vont choisir une fonction (assassin, voleur, roi, marchand, etc.) donnant une capacité spéciale, telle que prendre plus de cartes, plus de sous, voler les cartes ou les sous, etc. De plus, le rôle choisit donne l’ordre de Jeu, dont l’importance s’avère capitale.
Ce jeu, à deux joueurs, est un véritable duel psychologique ! Bluff, lecture de son propre jeu et de celui de l’adversaire, coup de poker, jeu défensif ou offensif, sont les multiples facettes offertes, avec une petite part de chance grâce à la variété des cartes. À 3 ou 4 joueurs, le jeu s’avère également très intéressant mais rajoute un facteur clé : user de ses forces à stopper un adversaire, c’est laissé le ou les autres (3 ou 4ème joueur) prendre le large…
Il est possible de s’affronter jusqu’à 8 joueurs, mais à partir de 5-6, la lecture psychologique des jeux devient très difficile, voir hasardeuse.
De même, cette 3ème édition intègre des cartes bâtiments supplémentaires très intéressantes, et il est également possible de changer 1-2 rôles pouvant être pris par les joueurs grâce à de nouvelles cartes, néanmoins les originales restent à mon goût plus équilibrées.
Une partie dure en général une bonne heure voir une heure et demi. Comptez deux heures dans une ambiance détendue à 6-8 joueurs.
Les règles sont simples et dès la fin du premier tour, vous aurez compris le fonctionnement du jeu.

Deux ou trois remarques concernant l’interprétation des règles sont précisées, mais il est possible, pour ceux qui s’y essayeront, d’en rajouter quelques-unes issues de mon humble expérience :
– En cas de doute, appliquez la règle de manière stricte : par exemple, il est écrit dans le décompte des points de victoire : « +4 pour le premier joueur ayant posé son huitième quartier, +2 pour les autres joueurs ayant 8 quartiers ». Donc si la poudrière (carte bâtiment pouvant être intégrée dans le jeu) est utilisée dans ce dernier tour, elle n’enlèvera pas le bonus de +4 au premier joueur mais enlèvera le bonus de +2 pour les joueurs ayant posé huit quartiers en second ou troisième, etc.
– Ne placez pas dans les cartes bâtiments « le phare » et « la poudrière », choisissez la poudrière pour un jeu offensif et le phare pour un jeu plus subtil.
– Si l’assassin tue l’évêque, la cité devient vulnérable aux attaques du condottiere (puisqu’il ne se révèle pas).
– Plusieurs cartes violettes (donnant un pouvoir spécial) usent de la phrase suivante : « à son tour, … » ou « une fois par tour,… ». Considérez dans une partie à deux ou trois joueurs (donc en interprétant 2 rôles) que le personnage peut utilisé le pouvoir spécial de la carte pour l’un de ses personnages, à son choix, mais pas pour les deux.
En résumé, un grand bravo au créateur, Bruno Faidutti, pour l’originalité de son jeu ou l’équilibre subtil des cartes, de l’ordre du jeu et de sa lecture en font un bon moyen de passer une bonne heure entre amis !