Quand on entend les 8 notes de piano qui tournent en boucle, on identifie tout de suite la musique du film « Halloween » qui marqua toute une génération en 1978, tant par le personnage de Michael Myers que par les hurlements devenus célèbres de Jamie Lee Curtis, ce qui lui valut le titre de « Scream Queen ». A ces notes sont associés le tueur psychopathe au couteau. Cette musique tant reconnaissable est l’œuvre du réalisateur même du film qui compose ses propres B.O. par pur soucis d’économie, car il faut comprendre que John Carpenter, car c’est de lui que l’on va parler, est devenu l’un des grand maître du cinéma de série B et donc disposant d’un budget restreint à chacune de ses réalisations.

Donc on va parler de musique et une fois encore de bandes originales … de VRAIES bandes originales et non d’une compilation de chansons n’étant même pas liées aux films. Les B.O. sont des instrumentaux dont le but est de souligner l’action et les scènes dans un film.
Vous l’aurez sans doute compris, je ne vais pas parler de John Carpenter le cinéaste mais plutôt de John Carpenter le musicien. Car il EST musicien. Il s’est mis à la musique avant de se lancer dans le cinéma. Mais si on le connaît pour ses films et donc en tant que réalisateur qui compose la plupart de ses soundtracks, rares sont ceux qui réalisent que ses talents musicaux n’ont rien à envier à ses pairs compositeurs. Sa musique est reconnaissable de par son minimalisme dans les arrangements et les sons utilisés. On identifie tout de suite ses morceaux dès que l’on entend une séquence lente de basse parfois bien lourde. On reconnaît tout de suite les sons de ses synthétiseurs et l’ambiance que ceux-ci génère. John Carpenter a non seulement un univers cinématographique, mais aussi une patte musicale propre.
Ces derniers temps le réalisateur a mis sa carrière filmique entre parenthèse afin de rappeler au public qu’il est aussi musicien en sortant en 2015 son premier album studio « Lost Themes », regroupant des morceaux entièrement inédits et surtout nullement rattachés à une quelconque œuvre cinématographique. Les fans sont au rendez-vous et le disque, qui sort non seulement en CD mais également en vinyle, par très vite et une version remixée par divers artistes fait son apparition dans les bacs des disquaires. L’année suivante « Lost Themes II » arrive avec une annonce que nul n’attendait : John Carpenter part en tournée live accompagné de ses collaborateurs sur ses albums, son fils Cody Carpenter et son filleul Daniel Davies. Une tournée Live !!! Quelque chose que l’on aurait jamais cru possible. Les billets se vendent comme des petits pains et les concerts sont complets des mois avant leur date. Le passage à Paris de cette formation reste encore dans les mémoires de ceux qui ont eu la chance d’y aller, et on attend désespérément un nouveau passage car une nouvelle tournée est en cours suite à la sortie hier du nouvel album « Anthology – Movie Themes 1974 – 1998 », compilation des thèmes de ses films entièrement rejoués par le trio.

Cette année 2017 n’est pas seulement marquée par la sortie de cet album « Anthology » mais aussi par la sortie en juin du score complet de « Escape From L.A. » en double vinyle pour la toute première fois mais aussi de la réédition de « Christine » fin septembre en vinyle. Car il faut savoir que si « Los Angeles 2013 » n’existait qu’en CD, c’est un peu normal puisque c’était sorti en 1997, une époque où le disque vinyle était, pour les gros labels, laissé de côté. « Christine » datant de 1983, on se souvient d’un LP pourtant. Certes mais le disque, sorti sur le mythique label « Motown » ne contenait que les chansons rock qui passaient dans l’autoradio de la Plymouth vivante, véritable héroïne du film. Il faut attendre 1989 pour voir Varèse Sarabande se décider à éditer la musique instrumentale de John Carpenter. Mais le vinyle étant à cette époque à son déclin, le tirage de ce titre se retrouve plus restreint et la version CD supplante la version analogique. Ce n’est que maintenant que ce même label décide de rééditer ce petit bijou musico-filmique du maître Carpenter.

John Howard Carpenter, né à Carthage dans l’état de New York en 1948, découvre le cinéma dès l’âge de 4 ans en accompagnant sa mère dans les salles obscures faisant ainsi connaissance avec « African Queen » de John Huston. Intrigué par la technique de diffusion des images et par les procédés de tournage, Carpenter apprécie beaucoup cette première expérience, à tel point qu’il décide, dès lors, de passer son temps libre au cinéma. Il profite du concept des « Matinees » qui propose deux films pour le prix d’un dans un après midi. Très vite il se passionne pour les films fantastiques, de SF et le western. Il cite notamment « Planète Interdite » et « Le météore de la nuit » comme l’ayant influencé dans sa carrière de cinéaste. Son père, professeur de musique, lui transmet la passion de cet art en lui enseignant le piano et le violon. Mais c’est avec la guitare qu’il va surtout s’exprimer, et notamment au lycée où il retrouve son ami d’école primaire, Tommy Lee Wallace avec qui il fonde le groupe « Tomorrow Children ». Les deux lycéens interprètent des chansons écrites par John en jouant de la guitare acoustique. En accueillant deux autres camarades de classe, ils créent « Kaleidoscope » un groupe de rock ‘n’ roll spécialisé dans la reprise des succès des 60’s … Carpenter et Wallace chantant et jouant de la guitare électrique.
En parallèle de ces activités, Carpenter s’adonne à sa véritable passion : tourner des films. C’est dès l’âge de huit ans qu’il réalise des courts métrages avec la caméra offerte par son père. Les histoires s’inspirent des films d’horreur et de science-fiction qu’il a eus l’occasion de voir au cinéma, comme ceux de Roger Corman. Carpenter met en scène tantôt des marionnettes et des figurines animées image par image, tantôt de réels personnages, interprétés par ses camarades de classe … sinon par lui-même quand ces derniers refusent. Passionné par les films de monstres et de créatures issus du cinéma de science-fiction, Carpenter donne à ses courts métrages des titres évocateurs, tels que « Gorgo vs. Godzilla », « Sorcerer from Outer Space », « Revenge of the Colossal Beasts », « Terror from Space » et « Warrior and the Demon ».
En 1968, John Carpenter s’inscrit à la prestigieuse Université de la Californie du Sud (USC) dans la section licence en production cinématographique. Il faut savoir que c’est l’une des écoles de cinéma les plus cotées des USA. Il y rencontre Nick Castle, futur réalisateur à qui on doit notamment « Starfighter », et Dan O’Bannon qui scénarisera « Alien » de Ridley Scott ainsi que « Métal Hurlant », et réalisera le mythique « Le retour des morts vivants ». L’université ayant des liens étroits avec Hollywood, certains cours sont dispensés par des acteurs et des réalisateurs de renoms comme Orson Welles, Howard Hawks, John Ford, Alfred Hitchcock, Roman Polanski ou Frank Capra. Pendant trois ans, Carpenter apprend les techniques de réalisation, de l’écriture de scénario jusqu’au montage en passant par la projection et le mixage. Il avoue avoir tiré de ses trois années d’études à l’USC un bénéfice énorme.
Refusant de travailler sur le film de Stuart Hagman « Des fraises et du Sang », John Carpenter commence, avec ses camarades, un projet « La résurrection de Broncho Billy » court métrage réalisé par James Rokos sur lequel il officie comme coscénariste et monteur mais aussi comme compositeur. Ce petit film remporte alors l’Oscar du meilleur court métrage de fiction en 1970.

En 1971, John Carpenter sort diplômé de l’Université avec sous le bras son film de fin d’étude « Dark Star » réalisé avec son ami Dan O’Bannon qui joue le rôle principal. Avec ce film, il montre qu’il est réalisateur mais aussi compositeur puisque la musique est de lui. Ce film remporte en 1976 le Staturn Awards des meilleurs effets spéciaux et est nominés aux Prix Hugo ainsi qu’au Prix Nebula.
Mais les propositions comme réalisateurs se font rares et il signe des scénarios afin de gagner sa vie et on lui doit notamment « Les Yeux de Laura Mars ».

Il tourne néanmoins « Assaut » (Assault on precinct 13) en ayant une liberté totale. Très fortement inspiré de « Rio Bravo » de Howard Hawks, ce film amorce la carrière de John Carpenter qui livre un film nerveux mais également une musique qui va marquer de manière indélébile l’univers de la musique de film. En utilisant les deux synthétiseurs qu’il a à sa disposition, John Carpenter compose une musique minimaliste avec des sons basiques et des notes simples. L’ambiance qui en résulte va donner un ton nouveau qui va faire école.
Pourtant la musique électronique était déjà présente dans certains films. Mais jusqu’ici, elle était surtout très abstraite avec une consonance de musique concrète comme en témoignent les B.O. de « Forbidden Planet » de Louis et Bebe Barron, et « Andromeda Strain » (le mystère Andromède) de Gil Mellé. Les synthétiseurs étaient alors pour le milieu du cinéma cantonnés à des rôles de bruiteurs. Ce sont les pionniers allemands de Tangerine Dream qui initie un nouveau style avec leur approche musicale pour un film expérimental « Vampira ». John Carpenter lui va démocratiser le genre avec une approche plus simple et plus efficace pour le grand public.

En 1978, John Carpenter marque le monde filmique avec « Halloween » qu’il réalise en avouant avoir été inspiré par « Psychose » d’Alfred Hitchcock (l’un des professeurs invités dans son université je vous le rappelle). Ce film confirme la voie à un nouveau genre initié par Tobe Hooper avec « Massacre à la tronçonneuse » et Wes Craven avec « La dernière maison sur la gauche » … les tueurs psychopathes. « Halloween » va marquer le public de plusieurs façons. On retiendra d’ailleurs les célébrissimes hurlements de Jamie Lee Curtis qui entre ainsi dans le panthéon des Scream Queens. L’autre aspect de ce film qui reste à jamais dans les mémoires, c’est la musique. Dans un souci d’économie, John Carpenter décide d’assurer la partition de son film. Se remémorant un exercice de gamme que son père (prof de musique) lui apprenait quand il était enfant, il compose une suite de huit petites notes au piano qu’il répète en boucle avec l’apparition d’un son de basse issue de son synthétiseur qui sonne de manière incomparable. Cette musique minimaliste à l’ambiance angoissante a un statut culte en un rien de temps et devient le style Carpenter. Le film remporte le prix de la critique au festival d’Avoriaz (festival qui fut l’ancêtre de celui de Gerarmer).
Après ce succès, John Carpenter tourne le téléfilm « Le roman d’Elvis » un biopic sur Elvis Presley. Il y rencontre Kurt Russell avec qui il va devenir ami et collaborer par la suite de nombreuses fois. Ce téléfilm se paie le luxe de dépasser « Vol au-dessus d’un nid de coucou » en termes d’audience. Remonté et raccourci, il est alors exploité en salle en Europe.

En s’inspirant du film « The Crawling Eye » qu’il a vu étant ado, John Carpenter se lance dans la réalisation de « The Fog », retrouvant ainsi Jamie Lee Curtis et mettant en vedette son épouse Adrienne Barbeau. Ici aussi, Il décide d’en composer la musique. Il réutilise les mêmes ingrédients qui ont fait de la B.O. d’ « Halloween » quelque chose d’unique et signe avec « The Fog » une suite angoissante avec des ambiances sombres et étirées avec parfois un thème au piano qui n’est pas sans rappeler son précédent opus.

Maintenant bien installé dans le milieu cinématographique, John Carpenter enchaîne avec « New York 1997 » (Escape from New York) dont le genre lancera une mode notamment en Italie où nombre de films similaires vont fleurir (2019, après la chute de New York par exemple). En rencontrant le musicien Alan Howarth, John Carpenter va étoffer sa palette sonore et son style musical. Une association fructueuse commence et avec la musique de « New York 1997 », le duo signe un chef-d’œuvre électronique teinté parfois un peu rock ce qui permet au public de découvrir que le cinéaste gratte un peu de la guitare.
Le succès critique et financier du film incite les producteurs à confier à John Carpenter la réalisation du remake de « La chose d’un autre monde ».

Entre temps, une suite à Halloween est mise en chantier. Mais s’il n’est pas le réalisateur, John Carpenter en reste producteur et signe alors avec Alan Howarth une musique digne d’un prolongement stylique au premier volet.
Pour « The Thing », le budget est considérable. Pour Carpenter, c’est une grande première. Il dispose de moyens qui lui permettent de réaliser l’un de ses plus grands films. Mais cette fois-ci la musique ne lui est pas confiée. Les producteurs préfèrent miser sur un compositeur chevronné en la personne du légendaire Ennio Morricone à qui l’on doit les B.O. les plus emblématiques de l’histoire du cinéma avec notamment « Il était une fois dans l’Ouest » et je ne vous listerai pas es œuvres, car on pas assez de place pour çà. John Carpenter va néanmoins donner des directives précises au compositeur italien. Il compose d’ailleurs deux morceaux qui apparaissent dans le film et le disque qui en découle, mais ne se crédite pas dessus afin de ne pas s’attirer les foudres des producteurs. Et pourtant, à l’écoute, çà ne trompe personne. Les notes lentes de basses synthétiques qui soutiennent un thème angoissant au son minimaliste sont propres à Carpenter, bien qu’Ennio Morricone se soit lui-même essayé aux synthés notamment avec le Gruppo di Improvvisazione di Nuova Consonanza, formation de musique contemporaine et concrète. « The Thing » est mal accueilli. Il souffre en effet de la sortie quasi simultanée du film de Steven Spielberg « E.T. » plus optimiste concernant les extraterrestres. Ce n’est que plus tard que le film de Carpenter aura une reconnaissance de la part du public comme de la profession.
John Carpenter revient à ce qu’il fait le mieux, avec l’adaptation d’un roman de Stephen King « Christine » produit par Columbia Pictures. Pour une fois le héros du film se trouve être une Plymouth Fury qui prend vie et qui a une fâcheuse tendance à la jalousie maladive conduisant au meurtre. Pour ce film, John Carpenter et Alan Howarth composent les thèmes instrumentaux avec quasiment le même style que pour « New York 1997 ». Mais les producteurs décident de ne pas l’éditer et préfèrent miser sur une compilation des chansons entendues dans l’autoradio du véhicule. Avec un label comme Motown, le disque ne reste pas longtemps dans les bacs. Le film est un succès commercial et Columbia Pictures confie alors à Carpenter la réalisation de « Starman » produit par Michael Douglas et avec Jeff Bridges et Karen Allen. Mais cette fois encore John Carpenter n’est pas à la composition. La partition est confiée avec Jack Nitzsche qui livre une musique orchestrale qui fait son office. Le film est nominé de nombreuses fois notamment au Golden Globe.
En 1986 L’arrivée des synthétiseurs numériques change radicalement l’univers sonore de ces instruments, les rendant plus froids. Mais en même temps la technologie permet alors de complexifier l’automatisation des séquences et ainsi de créer des compositions plus abouties. On peut alors s’en rendre compte avec son tout nouveau film « Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin » (Big Trouble in Little China). Avec ces nouveaux instruments, le duo John Carpenter et Alan Howarth signe une musique nerveuse et plus complexe avec des moments plus ambiants permettant ainsi de soutenir les passages clés du film. L’échec du film va conduire John Carpenter à faire ce qu’il aime faire avec « Le prince des ténèbres ». Pour la musique, il mise sur quelque chose de beaucoup plus ambiant et angoissant avec une lourde note de basse qui se répète survolée par des voix et autres sonorités caverneuses. Avec le film suivant « Invasion Los Angeles » (They Live), il continue avec la même recette, mais insuffle un style plus blues, rappelant ainsi au public qu’il est guitariste. Alan Howarth, partant pour ses propres aventures musicales, John Carpenter continue avec « Body Bags » en compagnie de Jim Lang. Le style demeure le même avec cette ambiance qui est devenue une véritable marque de fabrique.

En 1992 il réalise « Les aventures d’un homme invisible » avec Chevy Chase, mais n’en compose pas la musique qui est confiée alors à Shirley Walker. Ce nouvel échec commercial conduit de nouveau le réalisateur à faire ce qu’il connaît bien avec en 1994 « L’antre de la folie ». Cette fois, John Carpenter apporte un nouveau style musical à son film. Si l’ensemble est toujours architecturé de la même manière, des morceaux plus rock voire même hard rock viennent s’insérer. Mais il reste dans un style plus convenu avec le remake « Le village des damnés » où la musique fait la part belle aux synthés. Quand en 1997 John Carpenter, Debra Hill et Kurt Russell décident de mettre en chantier « Los Angeles 2013 » (Escape from L.A.), ils en font une sorte d’autoparodie assez fun et le cinéaste confie la musique à Shirley Walker avec qui il collabore sur certains morceaux. Il s’octroie toutefois le thème principal qu’il revisite en version rock avec la présence de guitares électriques.
Cette nouvelle direction musicale conduit à « Vampires », dont le film modernise le mythe avec un James Wood impérial. Ici aussi la musique de John Carpenter est un savant mélange de synthétiseurs et de guitares électriques avec un style très blues comme pour « Invasion Los Angeles ». Le succès du film amène John Carpenter à réaliser « Ghost of Mars » avec Natasha Henstridge et Ice Cube. Pour la musique il fait appel à des légendes du hard rock et du Heavy Metal pour y participer avec lui, ainsi on trouve des noms comme Steve Vai, Buckethead ou encore le groupe Anthrax.

Depuis John Carpenter se fait plus rare. Il faut dire que plusieurs ennuis de santé l’ont passablement affaibli dans les années 2000. Quand il réalise « The Ward », il confie la musique à son fils Cody Carpenter qui montre ainsi qu’il n’a rien à envier à son père. Le fils signe également les deux épisodes des « Maitres de l’horreur » réalisés par le père, série réunissant les noms emblématiques du cinéma de genre dans des épisodes variés.
Depuis, John Carpenter a mis sa carrière filmique entre parenthèses, malgré l’annonce en 2010 de l’adaptation à l’écran du comic book Darkchylde.
John Carpenter veut rappeler au public que c’est lui qui a composé la plupart des musiques de ses films en sortant « Lost Themes » et Lost Themes II », des albums solos (avec la participation de son fils Cody et de son filleul Daniel Davies) et en se lançant à près de 70 ans dans des tournées lives mondiales. Celles-ci font toutes salles combles et une deuxième tournée est en cours suite à la sortie hier de l’album « Anthology – Movie Themes 1974 – 1998 ».
Cet album est un vibrant hommage à ses propres compositions qui ont marqué le public de manière indélébile. Bien que rejoués, le style et l’ambiance de la patte sonore de Carpenter sont présents et même si certains passages peuvent paraître kitsches, ils n’en demeurent pas moins fidèles aux versions originales.

L’album est sorti en CD, mais surtout en vinyle. Ce dernier a d’ailleurs eu droit à une édition collector avec un single supplémentaire avec la présence des thèmes principaux de « Christine » et de « Body Bags ».

En juin dernier, Varèse Sarabande nous livre pour la toute première fois en vinyle le score complet de « Los Angeles 2013 » par Shirley Walker et John Carpenter. Les morceaux orchestraux de Walker parfois soutenus par les synthétiseurs de Carpenter se marient bien avec les rares pistes du réalisateur plus rock et blues. Ce double vinyle est un véritable must have pour tout fan de Carpenter, de même que le vinyle de « Christine » réédité début octobre et qui fait la part belle à la musique du duo légendaire John Carpenter/Alan Howarth. Les morceaux défilent les uns après les autres avec un style nerveux et calme, qui n’est pas sans rappeler « New York 1997 », tant ces deux B.O. sont jumelles. Éditée également par Varèse Sarabande, « Christine » est LA B.O. à avoir dans sa discothèque.

Le style de John Carpenter est reconnaissable de par sa simplicité et les sons utilisés. Minimaliste sa musique va droit à l’essentiel et soutient les scènes des films pour lesquelles elles ont été composées.

Avec « Los Angeles 2013 », on se rend compte que John Carpenter n’est pas seulement un maître des synthétiseurs, mais également un guitariste confirmé.
Si lors de ses années lycées, il a créé un groupe de rock avec son ami Tommy Lee Wallace, il en crée un autre dans les années 80 toujours avec Wallace mais avec aussi Alan Howarth et quelque autres musiciens et signent alors la chanson générique du film « Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin ». Ce groupe appelé « The Coupe de Villes » va même sortir un album qui va devenir très vite épuisé et très difficile à trouver.
John prouve ainsi qu’il aime faire autre chose que des films ou de la musique pour ceux-ci. Il livre en 1998 la B.O. du jeu vidéo « Sentinel Returns » qui ne sortira qu’en CD limité pour le numéro 88 du magazine français « Player One ». Là aussi ce CD devient vite introuvable.

Ces petits travaux par ci par là conduit John Carpenter à faire quelque chose de plus confidentiel avec un petit morceau de moins d’une minute qui fait office de générique pour la série TV « ZOO » dont l’intrigue met en évidence un certain complot que les animaux du monde mettent en œuvre contre les hommes.
C’est cette participation qui va inciter John Carpenter à se consacrer à une carrière musicale.
Mais récemment il a annoncé qu’il revenait derrière la caméra en préparant le retour de Michael Myers au cinéma dans un nouveau volet de « Halloween » avec en prime la présence de Jamie Lee Curtis qui reprend son rôle de Laurie Strode. Rendez-vous en 2018 dans les salles obscures.

Comme quoi, le monde a beau être vaste, l’univers a beau être immense, tout se recoupe.

réf : Christine (LP – Verese Sarabande)
Escape From L.A. Full Score (2LPs – Real Gone Music)